Jephrën a vu le jour à Cery, sur les terres du Lanikru, par une très chaude matinée ensoleillée. Élevé par sa mère, il sera son tout premier enfant, d'aucun expliquent que c'est pour cela qu'il arborre aujourd'hui une telle carrure, alors que les Lanikru sont plutôt de taille moyenne. Il connaît son père, mais reste plus proche de sa mère, à qui il voue une grande admiration. C'est probablement elle qui lui donnera l'envie de devenir lui aussi gardien.
Ses nouvelles relations ne lui posent pas réellement de soucis, d'autant plus qu'il est bientôt un -presque trop- heureux grand-frère d'une petite Iria, sur laquelle il n'aura cesse de veiller.

C'est avec une légère -et ma fois bien naturelle- appréhension que le jeune garçon déjà costaud se présente devant la prêtresse de son village. Le coeur battant, il découvre dans les mains de la femme une broche spécialement faite pour son baptême : un dauphin d'un nâcre bleu clair, presque ton sur ton avec ses yeux. Remerciant d'un signe de tête la prêtresse, il reçoit l'offrande avec respect, se retenant de ne pas trop sourire ou pleurer...? Étrange sentiment. C'est en pagne, sa broche de O'oa serrée en son poing que Jëphren accompagne la prêtresse jusqu'au littoral, à un point bien précis : là ou différents courants se rejoignent pour former une cuvette plus agitée qu'à la normale. L'eau salée, donc. Celle là-même, plus loin, à l'horizon, qui vous emprisonnera sans pitié si vous ne la connaissez et respectez pas. Oui, c'est bien dans une force similaire, bien qu'amoindrie par la proximité de la plage, que le futur baptisé s'avance, jusqu'à disparaître totalement. C'est un homme qui en ressort, quelques instants plus tard, plus décidé que jamais à honorer le Lanikru de toutes les manières qu'il lui sera possible.

Le Lanikru apprécie les jeux avec les garçons de son âge, d'autant plus qu'il a facilement le dessus avec sa carrure. Toutefois, un petit côté solitaire tends à lui faire aimer les moments de reccueillement dans de nombreux points d'eau. Il y reste facilement des heures, à prier O'oa ou simplement à se perdre dans ses pensées.
Les années passent, et vient l'heure du serment. Ce jour tant attendu. L'amour qu'il porte à son clan est sincère, et suivre la voie des gardiens est pour lui un immense honneur, et il jure sans ciller de ne jamais provoquer la mort d'autrui.

Jephrën s'en sort plutôt bien, et à mesure qu'il acquiert force et expérience, il enrichit son savoir, notamment martial, pour obtenir une manière de combat plutôt unique. Bien sûr, celà n'aurait pas été possible sans rencontres extérieures, le Clan de l'Eau n'utilisant que la lance et l'arc comme armes de défense. Lui s'est fabriqué un trident, plus lourd à manié mais aussi beaucoup plus efficace, et inhabituel. Si certains y voient une excentricité, Jephrën préfère y voir le genre de surprise de dernière minute qui pourrait sauver des vies. Après tout, si quelqu'un qui lui était cher tombait face a des riskines sans scrupules, innover un peu niveau combat pourrait faire changer l'avantage de main, non ?

Alors qu'une nouvelle matriarche fait son apparition, une femme digne et appréciée de la communauté, Jephrën se voit recevoir un immense honneur : celui d'être choisi comme amant. Aussi attirante qu'intelligente, Shanya et lui s'entendent bien, même si leur affection ne dépasse pas réellement les relations sexuelles. Comme tout les Lanikru, le gardien lui voue un respect sans limite, et restera à ses côtés jusqu'à sa mort si elle le lui demande. Jephrën lui a donné deux fils, qui deviendront probablement gardiens à leur tour. Immense fierté encore : sa petite Iria, déjà une femme... Et prêtresse de l'eau de la capitale. Si le quotidien du géant était illuminé de fierté, il ne s'en faisait pas moins du soucis... Iria, faire des trajets de village en village pour porter la sainte parole de la matriarche... Oui. Mais c'est sans compter sur une escorte pas toujours discrète du frangin.

En ce moment, une curiosité particulière le titille. Skaikru. Qui es-tu...? Avide et froid comme Azgeda, bon et juste comme nos amis du Fayakru...? Quelles divinités vénères-tu ? Sais-tu naviguer, comme nous ? Enfin. Qui que vous soyez, je vous conseille de tomber sur moi avant de faire n'importe quoi sur les terres de mon clan. Nous ne voulons pas le mal, mais si tu l'apporte avec toi, c'est avec ton sang que tu repartira.